Le daltonisme est une anomalie de la vision qui affecte la perception des couleurs au quotidien. Une personne daltonienne peut, par exemple, ne pas percevoir le rouge et le vert, ou même ne percevoir aucune couleur. Comment diagnostiquer ce trouble ? Peut-on y remédier ? On fait le point.
Le daltonisme est une anomalie de la vision qui touche environ 4 % de la population française (8 % des hommes, contre seulement 0,5 % des femmes). Il doit son appellation au chimiste anglais John Dalton, qui a décrit le daltonisme comme une condition médicale à part entière dès 1798, dans son ouvrage “Faits extraordinaires à propos de la vision des couleurs”. Contrairement à ce que l’on entend souvent, le daltonisme ne se limite pas à l’incapacité de discerner le rouge ou le vert. Que voient vraiment les personnes daltoniennes ? Comme ce trouble affecte leur quotidien ? Quelles solutions pour y remédier ? Éclairages.
Quels sont les 3 types de daltonisme ?
En règle générale, nos yeux perçoivent trois couleurs fondamentales grâce à trois cellules rétiniennes distinctes (les cônes). Les personnes daltoniennes, elles, souffrent d’un dysfonctionnement de ces cônes, voire n’en sont pas du tout pourvues.
On distingue généralement trois types de daltonisme :
Le dichromatisme : qui se traduit par la présence de deux cônes (au lieu de trois). Le cône qui ne fonctionne pas détermine le type de dichromatisme :
– la deutéranopie, qui correspond à l’absence des cônes réceptifs au vert (les personnes affectées sont donc incapables de percevoir le vert)
– la protanopie, qui correspond à l’absence des cônes réceptifs au rouge, (les personnes affectées sont donc incapables de percevoir le rouge)
– et la tritanopie, qui correspond à l’absence des cônes réceptifs au bleu (les personnes affectées sont donc incapables de percevoir le bleu).
Le monochromatisme (ou achromatopsie) : qui se traduit par une absence totale de cône. La personne ne voit donc qu’en noir et blanc, avec des nuances de gris.
Le trichromatisme anormal : qui se traduit par une perception anormale de l’intensité des couleurs perçues par les trois cônes. Les trois types de trichromatie anormale sont :
– la protanomalie, une perturbation de la perception des couleurs rouges
– la deutéranomalie, une perturbation de la perception des couleurs vertes (la forme la plus courante)
– et la tritanomalie, une perturbation de la perception des couleurs bleues (la forme la plus rare).
Est-ce que les femmes peuvent être daltoniennes ?
Le daltonisme est considéré comme une anomalie à prédominance masculine. Pour cause, cette particularité génétique s’explique le plus souvent par le fait que le chromosome sexuel X est le seul à porter le gène du daltonisme. Or, ce dernier est récessif. Autrement dit : en présence d’un second gène normal, le gène anormal ne s’exprime pas.
Les femmes aussi peuvent donc être daltoniennes, étant donné qu’elles sont dotées de deux chromosomes X. Mais elles ont moins de risques de développer cette anomalie génétique puisque les chances de posséder deux chromosomes X portant chacun un gène défectueux sont infimes.
Les hommes, eux, ne disposent que d’un seul chromosome X, hérité de leur mère. S’il est porteur du gène du daltonisme, l’enfant sera donc forcément daltonien.
Causes : le daltonisme a-t-il forcément un caractère héréditaire ?
Le daltonisme est majoritairement héréditaire : il se transmet génétiquement par la mère sur le 23e chromosome (celui qui détermine le sexe de l’enfant). D’autres facteurs peuvent toutefois provoquer son apparition.
Une maladie affectant la perception des couleurs :
Une névrite optique, qui provoque une inflammation du nerf optique ;
Un glaucome, qui peut affecter la pression intra-oculaire ;
Une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), qui peut endommager la rétine ;
Une anémie à hématies falciformes, une maladie génétique qui provoque la déformation des globules rouges ;
L’abus d’alcool…
La perception des couleurs peut être altérée de façon passagère ou durable.
Par ailleurs, un œil peut être plus touché que l’autre.